“L’amertume. J’ai bien peur que ce ne soit la seule chose qu’il me reste aujourd’hui.”
Elfe au regard d’acier et à la parole rare, Nimelhad n’est plus guère qu’une ombre, celle de son passé.
Renfermée sur elle même, il est peu fréquent de l’entendre parler par phrases construites, quelques mots suffisent. Quand ils sont absolument nécessaires. Une manière d’être peu commune et quelque peu associable, mais cela ne semble pas la déranger, bien au contraire.
Née à une date dont elle n’a pas pris la peine de se rappeler précisément, se contentant de savoir que c’était il y a 100 ou 200 ans environ, Nimelhad ne sait que peu de choses sur l’histoire, que ce soit celle de son peuple ou la sienne. Cependant il y a déjà suffisamment de péripéties dans cette dernière pour en faire un véritable récit.
Sa mère, une chasseresse de Vertbois-le-Grand, quitta la grande forêt peu après l’arrivée de Sauron dans la forteresse de Dol Guldur en l’an 1050 du Troisième Age. Son histoire depuis ce jour est méconnue des habitants de la Terre du Milieu et elle n’y refait surface que bien plus tard sous le nom de Brandiriel. Mais ce n’est ce récit qui nous intéresse en ce jour.
De part les habitudes d’errances de sa mère, Nimelhad naquit dans les vastes plaines du Rohan, loin de ses semblables. Son enfance aurait put être heureuse si la jeune elfe n’avait pas vu vieillir et mourir toutes les personnes qu’elle connaissait. Le départ de sa mère, le jour de ses 50 ans acheva de la briser et elle décida à son tour d’abandonner là toute sa vie. Élevée aux alentours d’un peuple de cavaliers, c’est donc armée d’une lance et d’un bouclier qu’elle partit sur les routes. La souffrance morale qu’elle avait endurée jusque là la poussèrent à ne s’attacher à personne, sachant qu’elle souffrirait de cette mort qui la fuyait mais n’épargnait pas les autres.
C’est sans doute cette haine qui la poussa à combattre l’Ennemi, un adversaire qui répandait la mort en devançant la vieillesse et les maladies. “Toute vie a besoin d’une cause” avait coutume de lui répéter sa mère, et Nimelhad venait de trouver celle qui guiderait sa vie et, elle l’espérait, la conduirait à la mort et à la fin de ses souffrances.
Mais la haine et le chagrin sont de mauvaise compagnie et aveugle même les plus accoutumés, en l’an 3016 du Troisième Âge, ses pas la reconduisirent au Rohan alors qu’elle poursuivait une petite troupe d’éclaireurs orques. Ces derniers se dirigeaient vers un groupe plus vaste et l’elfe hésita à prévenir les troupes du Rohan, mais sa méfiance et sa soif de combattre eurent raison de sa lucidité. Elle attaqua le groupe avant qu’il ne rejoigne le gros des adversaires mais trop tard pour ne pas se faire repérer. Malgré ses talents, les orques la blessèrent gravement et elle ne réussit à s’enfuir que de justesse. Lorsqu’elle fut remise de ses blessures se fut pour apprendre que les orques avaient écumés un village proche deux jours plus tard. Depuis ce temps, l’elfe au regard dur ne se détourne jamais de ses combats et de sa soif de revanche sachant que dans son dos regrets et haine la suivent de trop près.
“La colère pour lance.
L’indifférence pour bouclier.
Le silence pour rempart.
L’amertume pour châtiment.
Le regret pour faiblesse.
Les étoiles pour seules compagnes.”
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Splendide !
Sombre mais joliment écrit.
Oui je plussoie, et la “devise” à la fin résumant bien ce qui transparaît à la lecture du texte fait une jolie conclusion. Bravo!
En fait c’est la “devise” qui m’est venue d’abord, j’ai écrit la biographie à partir d’elle à l’origine.
Intéressant !
bien tourné bravo !