Alors que vous vous rendiez dans votre taverne préférée pour vider un godet après une dure journée de labeur, quelque chose au fond de la salle attire votre attention. Quelqu’un plus exactement.

Un capuchon rabattu laissant son visage dans l’ombre, un homme de solide stature semble perdu dans ses pensées et celles-ci perdues au fond de sa choppe. Mais la chose qui vous frappe le plus sont les yeux bleus pâles presque gris qui ressortent de l’obscurité du capuchon. Ils vous rappellent quelque chose. Quelqu’un.

La mémoire vous revient petit à petit et il vous semble reconnaître un membre d’une confrérie marchande à la gloire passée. Un maître ferronnier de grande qualité à l’article rare mais toujours d’excellente facture – et donc excessivement onéreux – qui aimait partager un peu de musique ou de bons mots avec ses amis. Grolion Mortelame ou Garolion Mitomanne ou quelque chose comme ça.

Orolhion Martelame, car tel était réellement son nom, était en effet perdu dans ses pensées. Sa femme et sa fille lui manquaient énormément mais pour leur assurer un avenir il avait accepté cette mission qui le tiendrait éloigné d’elles encore quelques temps et réglerait une bonne fois pour toutes la querelle qui l’opposait à son frère.

Né et élevé sur les routes, il finit par suivre sa mère qui décida de s’installer à Bree après la disparition de son époux au contraire de son aîné qui prétendait que la vie nomade était un des héritages des Martelame. En grandissant il apprit l’art et l’amour de la ferronnerie mais il apprit aussi les leçons parfois cruelles que la vie peut vous donner telles la mort de sa mère, les bastonnades de « clients » malhonnêtes, l’amour profond mais déçu. Il devint taciturne, prompt à la colère et apprit à encaisser et répondre aux coups qu’on lui portait.

Orolhion vida sa choppe en se disant qu’il aurait pu bien mal finir, puis il lança une pièce à la serveuse pour une nouvelle bière.

Heureusement pour lui, il croisa une femme, Mildwyn, qui sut le canaliser et l’aimer, au moment où son frère reprit contact avec lui : il avait retrouvé la trace de leur père. Celui-ci avait feint la mort pour mieux retrouver une maîtresse. Malheureusement il était déjà trop tard pour des explications car atteint de folie il avait fini par sauter d’une falaise. Tout ce qu’il leur léguait étaient trois carnets incompréhensibles ainsi… qu’une demi sœur, Carild.

L’histoire aurait pu en rester là si la folie du père ne semblait avoir atteint l’aîné. Selon lui lui les carnets racontaient les sombres origines de la famille Martelame. Simples élucubrations…. jusqu’à ce qu’elles permettent de découvrir d’anciens tombeaux. Assurant que le devoir de la famille avait toujours été de servir Sauron, l’aîné n’hésita pas à s’en prendre à son épouse pour forcer Orolhion à le suivre. En désespoir de cause, Mildwyn et leur fille durent chercher refuge dans la famille maternelle de son époux à Dol Amroth, abandonnant leur ancienne vie. Bien que la famille Martelame soit mal vue de leurs parents, ceux-ci acceptèrent sauf pour Orolhion jusqu’à ce qu’il règle définitivement son différend avec son aîné. Depuis les deux frères se vouent une haine farouche et s’affrontent au gré des découvertes dans les carnets que chacun des trois enfants Martelame possèdent. Et bien que tiraillée de chaque côté de sa famille, leur jeune sœur n’hésite pas à en jouer car aucun des carnets ne peut être traduit seul.

Tandis que la serveuse apportait une nouvelle choppe à l’homme qui vous intrigue depuis tout à l’heure, vous vous approchez de sa table pour engager la conversation. Celui-ci se lève alors brusquement en marmonnant qu’il n’aurait pas dû en commander une de plus et que la seule chose qu’il apprendrait encore ce soir c’était qu’il ne tenait toujours pas l’alcool. Il vous aperçoit alors et vous fait signe.

« C’est ton jour de chance l’ami, tu viens de gagner une bière à mes frais ».

Il s’éloigne alors en titubant légèrement. En effet il ne tenait pas l’alcool.

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